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L’exemple d’Olivier et de Camille, 3 enfants
Camille est juriste dans un cabinet, très investie, elle aime son métier, c’est une vocation. Depuis 6 mois, Camille, qui n’a pas eu le poste de responsable de département convoité, se sent moins motivée. Elle interprète l’absence de promotion par un manque de compétence de sa part, son chef ne reconnaît pas son travail. Alors, elle décide de s’investir encore plus. En effet, elle a plein de dossiers en retard, d’ailleurs, son manager lui en a fait la remarque. Les dîners en famille deviennent rares et de plus en plus tendus : tout l’énerve : les notes des enfants ne sont pas à la hauteur de ses attentes, Olivier ne comprend pas ses problèmes… Elle traite ses mails après le repas jusqu’à 23h minimum et aussi le week end ! Olivier gère les enfants, la maison, voit leurs amis, seul de plus en plus souvent. Pour couronner le tout, Camille devient distante voire cynique, elle fume de plus en plus, elle a arrêté le sport par manque de temps. Les enfants se chamaillent beaucoup, l’ambiance générale est électrique. Les temps en couple n’existent plus, les moments d’intimité se raréfient…
Comment repérer les signes précurseurs ?
Les difficultés professionnelles s’extériorisent à la maison. Ce processus, lent, insidieux est invisible très longtemps car la personne met en place des mécanismes de défense. Les équilibres de vie sont bouleversés petit à petit. L’intensité du travail rend le quotidien plus pénible, sollicite l’implication de la personne qui accroît sa fatigue. Tout travail de la sorte implique alors des moments de répits que la vie privée devrait pouvoir offrir. C’est souvent l’entourage qui repère en premier les anomalies de la situation. Le conjoint se pose la question de sa responsabilité face à cette souffrance. Pourquoi n’a-t-il pas vu, n’a-t-il pas su stopper cela à temps, n’a-t-il pas réussi à l’aider. Pourquoi avoir perdu patience? Il va essayer de compenser, faire à la place de, donner des conseils. Il va s’inquiéter, être angoissé, être en colère, se sentir frustré, impuissant face à cette personne qui s’use au travail et qui voit tout en noir, se culpabiliser, se dire qu’il met trop la pression, qu’il ne lui convient plus etc… Les temps d’échange étant de plus en plus rares dans le couple, les suppositions et l’imagination vont prendre le dessus. Le conjoint oscille entre rejet et compassion.
Prendre le temps de parler, d’écouter
Le temps accordé à la discussion et à la parole sur le travail par une écoute mutuelle attentive au sein du couple est essentiel. La formulation de ses contraintes, la connaissance de celles de son conjoint, la capacité à se représenter le travail réel de l’autre, sont autant d’éléments permettant de mettre la vie professionnelle à distance et d’en ressentir une interaction positive avec la vie privée. Une situation qui a été discutée, validée en couple, peut évoluer suivant les circonstances de la vie : naissance des enfants, nouveau chef, mutation, promotion, rétrogradation etc… L’équilibre est fragile et peut être remis en cause à tout moment. Garder des espaces de discussion, d’échange, de moments partagés en couple sont prioritaires et vital pour le couple et la famille : Les décisions doivent se faire au sein du couple et non unilatéralement.
Que faire lorsque les difficultés apparaissent ?
1. Comprendre le burn-out et ses mécanismes
Cette compréhension est essentielle pour la prise de recul et pour sortir d’une remise en question globale de son couple. Comprendre que la personne en Burn Out est physiquement présente mais incapable de jouer son rôle dans la famille ou au travail. Dans un même temps, ne pas s’oublier, se protéger : Compenser l’autre est certes noble mais attention à ne pas tomber soi-même dans le Burn Out. Il est important de trouver des espaces de ressourcement personnels, des moments de plaisir et de bien-être. Temps nécessaires pour l’équilibre intérieur permettant ensuite d’aider l’autre.
2. Se faire aider
Comme le conjoint peut chercher à s’isoler avec son burn-out, chercher des relais quand cela devient trop difficile comme la famille, les amis, le médecin et/ou une aide psychologique.
3. Ne jamais couper le dialogue
Accepter de se prendre des rebuffades, sans les prendre personnellement. communiquer même si vous avez l’impression que ce que vous dites ne compte pas, n’est pas entendu, n’hésitez pas à répéter en restant factuel « tu ne fais plus de sport », « cela fait 4 semaines que tu n’as pas lu d’histoire aux enfants le soir », « cela fait 3 fois que je te propose un restau et que tu refuses à cause de ton travail », « tu as oublié mon anniversaire » ou en exprimant votre ressenti « je te sens épuisé », « je suis inquiète de te voir autant travailler » etc…
4. Prendre soin de votre conjoint
Enfin, cela peut être difficile à faire, face à un conjoint en burn-out qui se montre distant, voir cynique, dans le déni, il importe d’essayer de lui permettre de faire ce qui le ressource en le dorlotant, le cocoonant. En organisant un week-end de couple pour favoriser des temps privilégiés de dialogue, de complicité, d’intimité. Inciter l’autre à se reposer, à faire des choses concrètes pour lui- même, qu’il aime, qui éveille le plaisir des sens : la musique, la cuisine, du sport, une expo, jardiner, marcher, pour l’aider à prendre du recul et à s’interroger sur ce qu’il vit.
5. Être patient
Laisser le temps au temps, car le mécanisme de burn-out qui s’est installé le plus souvent pendant plusieurs mois, ne peut pas se soigner en quelques semaines. La patience doit être le maître mot, ne pas se décourager, agir avec détermination, même s’il y a des rechutes. C’est un marathon, pour cela il importe de se ménager, pour tenir la longueur. Vous devenez un coureur de fond !
Les chemins sont multiples, aider l’autre à surmonter ses difficultés peut être compliqué et aussi source de bonheur. Cela peut-être une opportunité pour penser une vie plus en phase avec ses propres valeurs et souhaits. Découvrir une complicité oubliée avec le conjoint et faire de nouveaux projets. Une chose est sûre, on est plus heureux à vaincre ses difficultés qu’à les fuir !
Bénédicte Vital, Prévention des souffrances au travail, conseillère conjugale et familiale